Ce mardi 7 février 2023, s’est tenu le comité des employeurs publics (COMEP) de la Réunion autour du thème : "Le conventionnement avec le : mode d'emploi et bonnes pratiques"
Sous l’égide de la Sous-Préfète à la cohésion sociale et la jeunesse, Christine Torres et de la directrice territoriale handicap de La Réunion et de Mayotte, Laure Ben Moussi, le Handi-Pacte La Réunion a réuni une cinquantaine de décideurs, qui se sont déplacés malgré le mouvement social national.
A La Réunion le taux d’emploi direct dans la Fonction publique est de 5,87%. Depuis deux ans, il est supérieur au taux national. La fonction publique territoriale a d’ailleurs un taux d’emploi supérieur à 6,26%. Le taux d’emploi est un seuil et non un plafond a rappelé Mme la Sous-Préfète. Le taux de conventionnement en ce début d’année est de 35%, un des meilleurs de France. Ce sont 25 employeurs et 85% des employeurs de plus de 650 agents qui sont concernés.
Dans l’hémicycle du Conseil départemental, l’assemblée était composée de structures conventionnées, dont certaines qui ont renouvelé pour la troisième fois leur convention, et des candidats à un premier conventionnement.
Au cours de cette matinée, 2 tables rondes (voir programme ci-dessous), animées par Sophie Palma d’Amore, la coordinatrice du HandiPacte La Réunion, ont permis de partir à la découverte d’une structuration idéale et de partager des pratiques en matière de déploiement de la politique Handicap.
Une des originalités de ce COMEP, 2 candidats au conventionnement ont servi de grands témoins tout au long de la matinée !
Afin d’être orientés plus dans l’action que dans le discours, la parole a été donnée à 2 futurs conventionnés pour faire la synthèse de cette matinée d’échanges qui ont été particulièrement enrichissants, à les écouter : " en seulement 3h, j’ai gagné beaucoup de temps sur ma mission « j’ai noté 4 pages d’idées », « mon plan d’action est déjà bien amorcé »
Beaucoup d’idées-clés issues de l’ensemble des débats
Le portage politique est un prérequis indispensable à la réussite d’un conventionnement.
Une lettre d’intention de l’employeur public est un signal fort que le FIPHFP attend pour signer une convention. "S’il a une volonté de la Direction, il y a un chemin".
S’appuyer sur un diagnostic préalable afin de définir des objectifs précis et réalisables, désigner un comité de pilotage, organiser des comités de suivi et de maintien dans l’emploi, impliquer les instances professionnelles dans la mise en œuvre, sont les phases-clé du conventionné. Concernant I ‘organisation idéale, les échanges ont montré que l’organisation idéale est « celle qui nous ressemble », celle qui s’intègre aux modes de fonctionnement institués. Le handicap ne doit pas être associé à un alourdissement des process. D’aucuns ont créé un service dédié, d’autres un poste de Référent handicap rattaché au service RH pour faire du Handicap, une colonne vertébrale de la politique sociale de l’employeur. Comme le service Handicap est rattaché au service RH, toutes les instances parlent de handicap.
Le référent Handicap fait l’unanimité
Il fait partie du socle qui porte la politique handicap. Son rôle transversal et sa polyvalence font de lui un acteur-clé, « un couteau suisse » qui touche à tout : finances, social, RH, achat, gestion, communication. Il doit être formé et légitime. A La Réunion, un itinéraire de parcours de professionnalisation a été mis en place entre le FIPHFP, le CNFPT, l’ANFH et la PFRH. Sa position hiérarchique, la pérennisation de son poste, son rattachement à une direction générale lui confèrent une vraie légitimité, et une liberté d’actions nécessaires à la mise en œuvre de ses nombreuses missions.
Formation - sensibilisation et emploi , des axes forts du conventionnement
Les conventionnés ont rappelé les multiples vertus de la sensibilisation auprès de tous les agents, qu’ils soient handicapés ou non. Que ce soit lors de la SEEPH qui reste un temps privilégié et médiatisé, lors de l’intégration des nouveaux arrivants, via des outils interactifs sur smartphone ou lors d’actions tout au long de l’année, les possibilités sont nombreuses et suscitent toujours beaucoup d’intérêt, d’émotions partagées et de révélations "je ne suis pas seul·e". C’est aussi un moyen de faire connaitre la cellule Handicap et ses accompagnements, de délier les langues et de créer la confiance nécessaire au parcours de reconnaissance.
En matière de formation, place à l’innovation ! Certains ont mis en place des outils ludiques et pédagogiques qui sont plébiscités d’année en année par les agents et leurs encadrants. "Le handicap est l’affaire de tous". Le théâtre pédagogique, avec des saynètes écrites sur mesure et la manipulation des figurines, a permis cela. Les 4 structures hospitalières de l’île représentant 15000 agents ont mutualisé leur budget, pour créer ensemble ces outils dans le cadre de leur convention FIPHFP. Ainsi, la mobilisation des cadres dirigeants, en une seule journée de formation, a permis de débloquer des situations avec des agents. Ils ont demandé à ce que tous les cadres de proximité, donc toute la ligne hiérarchique, soit formée". "Par le ludique construit et bien travaillé en amont, on va plus vite à l’essentiel !".
En matière d’emploi, l’intégration des apprentis, la mise en place de passerelles entre le milieu protégé et le milieu ordinaire, ne plus faire la différence entre des collaborateurs en situation de handicap ou pas, développer la détection précoce des situations à risques et l’inaptitude amplifient la notion du handicap partagé par toutes et tous.
L’autre originalité de ce COMEP : Une clôture radiophonique percutante
Enfin, Mme Gisèle de Radio pipelette qui avait collecté les attentes des participants au lancement de la matinée a donné un débriefing enjoué, frappé au coin du bon sens de l’évènement. "Les 6% ne sont pas un objectif, c’est un seuil".
Cette journaliste, au « micro venu d’ailleurs », a ainsi mis en relief autant de bonnes pratiques que d’éléments de progrès comme la nécessaire formation aux acronymes dont la liste a fait rire, tout en prenant conscience du chemin qu’il nous reste encore à parcourir.
Ainsi, le COMEP s’est appliqué à lui même les bonnes pratiques du terrain. Les retours de satisfaction prouvent, une fois encore, que ces moments de rencontres et de partages sont des temps forts, basés sur l’expérience de chacun et l’interaction entre les acteurs.
L’idéal n’existe pas, il doit simplement nous ressembler !
Le programme et les participants aux discussions
- Christine TORRES, sous-préfète à la cohésion sociale et la jeunesse
- Laure BEN MOUSSI - DTH La Réunion Mayotte
- Mario MOREAU - Directeur de l’Association des Maires de La Réunion
- Sophie PALMA D'AMORE - coordinatrice de la mission HANDI-PACTE
Les grands témoins
- John-Mike COURTEAUD - DRH de la CIREST
- Mireille MOREL-COIANIZ - Vice-Présidente déléguée aux RH et Cindy CORRE, référente Handicap - TCO
Table ronde 1 : Mettre en œuvre une convention avec le FIPHFP. Quelle organisation idéale ?
- Patricia DUCRET et Yves DEPIGNY - Université de La Réunion
- Christelle ALHAIRE - CHOR - EPSMR
- Yannick RAMIN et Kevin TURPIN - Mairie de Saint-André
Table ronde 2 : Employeurs conventionnés, quelles bonnes pratiques ?
- Karine MOUNIEN et Cécile MERCADAL - Mairie Le Port
- Simone ROUVRAIS et Didier BABET - CCAS Saint-Pierre
- Françoise BELON et Vanessa DARID - CHU La Réunion