Le Groupe hospitalier Bretagne Sud (GHBS) emploie près de 4900 agents sur plusieurs sites situés sur un territoire assez vaste, à cheval sur deux départements (Finistère et Morbihan). Du fait de l’éloignement entre les différents sites et de distances parfois importantes entre les lieux de résidence et de travail de ses agents, le GHBS a dû innover pour trouver des solutions adaptées pour les trajets domicile / travail de certains de ses agents en situation de handicap.
Eve Anne Mathieu, référente handicap du GHBS, nous explique de quelle manière.
Quel dispositif a été mis en œuvre ? A quels besoins répondait-il ?
Nous avons, au sein du GHBS, une personne ayant un handicap visuel qui habite à 48km de son lieu de travail, dans une zone non desservie par les transports en commun. Faire appel à un taxi pour réaliser ces trajets dépasse les plafonds de financement du FIPHFP (forfait maximum de 50 euros par jour) et l’agent n’a pas les moyens d’assumer le reste à charge. Nous avons donc cherché, avec elle, une solution.
En décortiquant la situation, nous avons étudié la distance à laquelle se situait l’arrêt de car le plus proche et le plus adapté (7km) et nous avons envisagé un montage hybride : un transport en taxi entre le domicile et l’arrêt de car pour ensuite rejoindre le centre hospitalier en transport en commun. L’agent a été complètement acteur de la proposition, réfléchissant à quelle était la meilleure option.
Comment s’est effectuée sa mise en place ?
J’ai échangé avec la directrice territoriale au handicap (DTH) du FIPHFP de mon territoire, Delphine Bellegarde-Rieu, qui – bien qu’un tel montage n’ait jamais été mis en place – a été très ouverte à notre proposition. Elle s’est renseignée et nous a indiqué que le FIPHFP pouvait financer cette solution hybride entrant dans ses plafonds de financement.
Une fois le retour positif du FIPHFP obtenu, nous avons réalisé, avec l’agent, une demande auprès de la MDPH. La personne a donc pu reprendre son poste grâce à ce système hybride taxi / transports en commun et cela se passe très bien. Le chauffeur du car la dépose même directement devant le centre hospitalier !
La réflexion est d’ailleurs en cours pour un second agent avec une pathologie très différente, mais qui a des difficultés de conduite de plus en plus importantes et réside loin du centre hospitalier. Nous réfléchissons avec lui à une solution adaptée, mixant éventuellement transports en commun et covoiturage. Nous essayons d’être créatif pour trouver la solution la plus adaptée en assemblant plusieurs alternatives et demandant un co-financement de celles-ci.
De quelle manière avez-vous financé ce dispositif auprès du FIPHFP ?
Cet aménagement du transport domicile / travail a été financé dans le cadre de la convention qui nous lie au FIPHFP. Il est certain que ce type de co-financement, d’assemblage complexe est plus simple si l’employeur est conventionné.
Quels conseils donneriez-vous à un employeur ayant besoin de mettre en place un dispositif de transport adapté pour l’un de ses agents ?
- Placer le professionnel au cœur de la réflexion et partez de ses besoins.
- Ne pas vous fermez aucune option : Cela vous obligera à être inventif dans les dispositifs imaginés pour identifier toutes les options possibles. Il existe en effet une forme de souplesse au-delà du catalogue des interventions.
- Votre DTH peut vous informer et vous permettre de confronter vos idées à leur faisabilité.