La professionnalisation des correspondant.e.s ou référent.e.s handicap est un enjeu important pour les employeurs publics souhaitant déployer une politique ambitieuse en matière d’insertion de leurs agents en situation de handicap. La formation à ce métier, qui dispose d’un référentiel métier spécifique, est aujourd’hui possible grâce aux diplômes universitaires (Référent handicap) existant dans plusieurs universités françaises.
Nous vous proposons ainsi une rencontre avec deux référents ayant choisi de suivre cette formation à l’Université Paris Est Créteil (UPEC) : Frédéric Lacaze, Chargé de mission handicap à la Ville et la Métropole de Toulouse et Kristelle Théophile, Référente handicap à l’Idefhi de Rouen.
Le DU Référent Handicap
Existant dans plusieurs universités (Nice, Toulouse, Bordeaux, Paris Créteil, La Réunion…) le DU « Référent.e-Handicap » permet de saisir l’ensemble des problématiques du handicap et de l’insertion professionnelle, sociétale, universitaire ou scolaire des personnes en situation de handicap, et de développer connaissances et compétences pour mettre en œuvre la politique handicap d’une organisation et accompagner tout un chacun.
Accessible, en fonction des DU, à niveau Bac+3 ou Bac+5, il peut être financé dans le cadre du catalogue des interventions du FIPHFP
Pourquoi avoir voulu suivre DU « Référent handicap » ?
Frédéric Lacaze (FL) : En poste depuis 2015, j’ai trouvé important de réinterroger mes pratiques et ma vision actuelle du rôle de référent handicap.
Kristelle Théophile (KT) : A l’occasion de ma prise de poste, je manquais de connaissance sur le sujet si dense qu’est le handicap. J’avais également besoin d’apprendre les piliers de la législation.
Qu’apporte cette formation ?
FL : C’est une formation très concrète qui donne de véritables outils, ainsi que la connaissance nécessaire sur les Fonctions publiques afin de répondre aux obligations historiques et législatives des lois relatives au handicap.
L’apprentissage des procédures internes nous permet par la suite de gagner du temps dans nos tâches quotidiennes. Elle m’a également aidé à connaître davantage l’historique de la prise en compte du handicap.
KT : Le DU apporte beaucoup en matière réglementaire et permet de développer un véritable réseau de compétences, mais aussi de connaissances avec les autres personnes de la promotion.
Pouvez-vous nous en dire plus sur la formation ?
FL et KT : Le rythme de la formation – réalisée en formation continue – alterne entre jours de cours et jours d’examens.
La formation est évolutive en fonction des promotions, et est composée de 4 blocs de compétences :
- Diagnostic
- Politique handicap dans une organisation
- Accompagnement
- Ressources
Ces blocs sont rythmés par de la théorie, un examen et une étude de cas.
Comment avez-vous concilié votre vie professionnelle, vos missions et la formation ?
FL : La formation demande beaucoup d’investissement et de travail de la part de l’étudiant pour mieux comprendre l’environnement, le cadre réglementaire et plus globalement tout ce qui concerne l’accompagnement des personnes en situation de handicap.
KT : Pour nous laisser du temps disponible pour cette formation, les jours de cours et d’examens sont déchargés.
Le DU requiert un travail personnel important à côté, et pour ma part, je lisais beaucoup le soir en semaine. A chacune des vacances scolaires, je consacrais 2 jours entiers à la lecture d’articles. Pour les travaux bibliographiques, la bibliothèque de l’Université de Créteil a été un précieux appui qui m’a grandement aidé à étayer mes travaux de recherche.
Le métier de Référent Handicap est un métier passion, qui demande beaucoup d’énergie et motivation au quotidien, mais surtout de construire son réseau car ce n’est pas un métier en solitaire. Pour résumer, c’est une formation qui engage !
Que diriez-vous à d’autres référents handicap pour les convaincre de suivre cette formation ?
KT : Je leur dirai que suivre ce DU est avant tout une ouverture d’esprit sur le monde du handicap et un enrichissement autant d’un point de vue personnel que professionnel. Le DU permet de mesurer réellement le contour du poste. On y apprend les différents champs d’actions du handicap.
FL : La formation vient en complémentarité du réseau Handi-Pacte territorial qui apporte de la matière pour accompagner et informer sur les dispositifs. Le DU est la formation parfaite pour allier et acquérir à la fois théorie et pratique et ainsi se sentir davantage légitime à accompagner au mieux les personnes en situation de handicap.
Il permet également de rencontrer un réseau de professionnels lors de la journée d’ouverture, où tous les anciens sont invités pour une journée professionnelle organisée par l’UPEC.
C’est une formation diplômante et qualifiante, qui équivaut à un bac +5 et donc ce n’est pas négligeable dans la reconnaissance du métier.