A l’occasion des 15 ans de la loi de février 2005 et de l’anniversaire du FIPHFP , nous mettons en lumière ceux qui, sur le terrain, travaillent pour favoriser l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap : les employeurs publics. Donnons la parole à l’un des représentants de la fonction publique d’Etat, qui s’est mobilisé dès les premières années aux côtés du Fonds : Le Ministère de la Justice.
Ayant renouvelé quatre fois le partenariat qui le lie au FIPHFP , le Ministère de la Justice est l’un des plus anciens employeurs publics sous convention avec le Fonds. Un engagement en faveur de l’insertion professionnelle des agents en situation de handicap qui va de soi, comme le souligne Sébastien Canniccioni, Chef du bureau de la santé et de la qualité de vie au travail au service des Ressources Humaines du Secrétariat Général du Ministère de la Justice : « Cette mobilisation est cohérente avec la vocation même du Ministère de la Justice, qui est un ministère de la protection de l’autre. Nous avons une préoccupation constante pour la santé, la sécurité et la qualité de vie au travail de nos 87 000 agents ». Un engagement qui porte ses fruits : en 2019, le Ministère dépassait pour la 2ème année consécutive le taux légal de 6% ! Un engagement également mis en lumière, en février 2019, à l’occasion d’un colloque international organisé par le Ministère et dédié au handicap, en présence de la Garde des Sceaux et de nombreux invités étrangers.
Le travail mené grâce au soutien du FIPHFP a évolué au fil des années. « Il s’agissait tout d’abord d’un apport très matériel, très immédiat, qui concernait l’aménagement de postes de travail et la formation des acteurs RH et des managers », indique Sébastien Canniccioni. « Le Ministère de la Justice intervient fortement sur ces deux volets, avec un budget complémentaire ministériel nettement supérieur à celui indiqué dans la convention du FIPHFP . Au-delà de l’investissement strictement financier, un effort notable a été fait pour améliorer nos procédures que ce soit dans le montage ou dans le traitement des dossiers. Nous sommes aujourd’hui performants sur ce volet.
Le second intérêt est moins matériel. C’est celui de l’impulsion d’une politique ministérielle Handicap et d’un accompagnement personnalisé. Il y a ainsi des actions auxquelles nous n’aurions peut-être pas pensé a priori : grâce au FIPHFP , le ministère a eu accès à une réelle ouverture sur les bonnes pratiques, sur ce que font d’autres ministères par exemple ».
Le handicap, une composante de la culture RH du Ministère
La politique ministérielle Handicap est pilotée par les services du Secrétariat Général tant au niveau central qu’en région. Sur l’ensemble du territoire, le secrétariat général s’est entouré de référents handicap dédiés ; ils travaillent, au quotidien, avec les correspondants handicap au sein des services, juridictions. Plus de 600 correspondants locaux au handicap sont ainsi en contact avec les agents. « Aucun agent du ministère n’est ainsi éloigné d’un correspondant », souligne Sébastien Canniccioni. « Il sait à qui s’adresser pour l’ensemble de ses besoins ».
Cette relation de proximité et la sensibilisation menée par le Ministère ont porté leurs fruits : « il existe désormais une vraie culture du handicap sur l’ensemble du ministère. Nous faisons en sorte d’intégrer systématiquement le volet Handicap sur les événements RH , qu’il s’agisse de forums de recrutement interministériels, de jobdating, d’événements sur la santé, la qualité de vie au travail… C’est devenu un automatisme ! Nous participons également aux événements Handicap organisés dans les territoires : DuoDay, SEEPH , colloques… ».
Le travail mené avec les représentants du personnel entre également dans cette dynamique. Un groupe de travail issu du CHSCT ministériel est spécifiquement dédié au handicap et se réunit plusieurs fois par an pour travailler sur des outils et actions spécifiques. Un engagement concret et efficace, comme l’évoque Sébastien Canniccioni : « Les syndicats du Ministère de la Justice sont très impliqués sur la question du handicap. Le dialogue social est très important. Il permet de faire avancer les choses ».
Limiter les ruptures de parcours et renforcer l’attractivité RH du Ministère
Quant à l’avenir, Sébastien Canniccioni rappelle que « rien n’est jamais acquis. Il faut continuer à sensibiliser, à former les agents. Notre objectif est notamment de prévenir les ruptures dans la carrière professionnelle des agents. Pour cela, nous souhaitons les accompagner de façon personnalisée, sur le long terme, en leur permettant de définir un parcours de carrière.
Au-delà de cet accompagnement des agents en poste, les enjeux sont multiples :
- continuer à améliorer le recrutement en renforçant l’attractivité RH du Ministère auprès des personnes en situation de handicap,
- développer l’apprentissage,
- développer les collaborations avec les universités pour faire le lien entre les études post bac et l’entrée dans la vie active,
- poursuivre l’amélioration de l’accessibilité numérique pour les agents comme pour les usagers.
Plus globalement, il s’agit de faire en sorte que la question du handicap soit intégrée dans toutes les réflexions pluridisciplinaires en matière de RH, au même titre que la santé ou la qualité de vie au travail (QVT ) ».