A l’aube du renouvellement du Comité national du FIPHFP , André Montané fait le bilan de trois années passées à sa présidence, lui qui ne se représentera pas pour un nouveau mandat. Champs d’intervention, lien avec l’établissement public, complémentarité des composantes du Comité national… André Montané a évoqué ce Fonds qu’il a fait évoluer tout au long de la dernière mandature.
Comment avez-vous vécu ces 3 années passées à la présidence du Comité national du FIPHFP ?
Comme une nouvelle séquence de vie, nouvelle action, nouvelle responsabilité, avec un enjeu : rendre plus cohérent le binôme de gouvernance politique et opérationnelle du FIPHFP . Ce qui, pour ma part, a demandé analyse, concertation, conviction, engagement, rigueur, présence et sérénité. Je pars avec le sentiment d’avoir accompli un mandat riche, dans le respect des engagements pris dans ma profession de foi. J’ai la satisfaction d’avoir vécu un travail en équipe, collaboratif avec des membres du Comité national compétents et engagés.
Quels sont le rôle et les champs d’intervention du Comité national ?
Ils sont définis par les décrets de 2006 et maintenant de 2016. Le Comité national, impulse une politique et des orientations pour le Fonds, conformément à la feuille de route définie par les ministères de tutelle. C’est un minimum, qui doit être dépassé si on ne veut pas réduire le FIPHFP à un redistributeur des contributions. Nous ne souhaitons pas que le FIPHFP ne soit qu’une banque ou un guichet. Ce serait un manque d’ambition, de perspective, d’engagement pour un organisme généreux, né de la loi du 11 février 2005, pour « l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. » Il a amené sa volonté du qualitatif au-delà du quantitatif. Il a donné une dynamique à notre accompagnement des personnes en situation de handicap dans une société inclusive, tout au long de la vie et particulièrement dans le domaine professionnel, accès et maintien dans l’emploi. Nous avons voulu faire du FIPHFP un partenaire, un accompagnateur, permettant le maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap sur le long cours.
Quelles sont les missions du Président du Comité national ?
La responsabilité politique et générale du Président découle de ce qui précède. La représentation oui, dans la mesure où elle lui permet d’affirmer et de porter l’identité du FIPHFP . C’est là que peut s’insérer la notion de « gardien de la sémantique ». Le Président est surtout le garant de la mise en œuvre des orientations décidées en Comité national. Je tiens beaucoup en particulier à souligner le rôle de notre Conseil scientifique, qui nous apporte son expertise, garante de notre éthique dans l’accompagnement vers et dans l’emploi de personnes en situation de handicap dans les fonctions publiques. C’est un exemple de ce que, en tant que Président et aux côtés des membres du Comité national, j’ai voulu donner comme philosophie au FIPHFP : nous devons être porteurs d’une société inclusive, accueillante et accompagnatrice.
De quelle manière avez-vous appréhendé « l’alchimie » entre les trois composantes du Comité national (employeurs, organisations syndicales, associations) ?
Cela s’est fait naturellement en impliquant chacun dans notre dynamique, en laissant à chacun ses responsabilités, son droit à l’expression, en dépassant les barrages des sensibilités. Nous avons tous un objectif unique : « œuvrer en responsable pour une inclusion durable et évolutive de la personne en situation de handicap » . Il n’y a pas que les trois composantes délibératives du Comité national, mais plus complexe : la cohérence et la concordance des quatre composantes du FIPHFP qui sont les cinq ministères de tutelle, le Comité national, l’Établissement public et l’organisme gestionnaire. Pour illustrer cette mobilisation de l’ensemble des composantes du Comité national, je rappelle l’implication des membres au sein des différentes commissions, dont la commission « Évaluation» dont j’ai souhaité la création. Véritable outil de démocratie participative, chaque commission examine les dossiers dont elle a la charge et le rapporteur restitue les analyses et les avis émis par les membres, lors du Comité national. La création du Comité d’animation est un autre exemple de l’implication de l’ensemble des collèges que j’ai souhaité.
Comment se fait, au quotidien, le lien entre le Comité national et l’Établissement public ?
Par la présence physique, quasi hebdomadaire, et par tous les moyens actuels de communication. Ce lien entre le Comité national et l’Établissement public repose notamment sur le Président, mais pas seulement. Il faut se replacer dans le contexte de 2013 : l’un de mes objectifs prioritaires était de doter l’Etablissement public FIPHFP et le service gestionnaire de la Caisse des Dépôts, de moyens nécessaires pour rendre leurs services plus efficients (moyens humains, matériels, techniques), afin de répondre aux ambitions fixées par le Comité national et faire face à l’augmentation des accompagnements, des conventions, des contrôles des déclarations employeurs. C’était un objectif préalable à la réussite de notre mission, et je crois que si là encore il y a encore du chemin à parcourir, le lien renforcé entre la Direction de l’Établissement public et le Comité national a permis d’atteindre des avancées significatives.
Que retenez-vous de ce mandat ?
La satisfaction d’avoir dynamisé le FIPHFP , de lui avoir apporté les moyens humains, matériels et informatiques nécessaires à sa pérennité, à sa consolidation, à son développement que j’évoquais préalablement. Je ne peux passer sous silence l’augmentation significative du taux d’emploi légal avec 4,18% pour l’État, 5,41% pour la fonction publique hospitalière et 6,22% pour la territoriale. Comment ne pas être satisfait des productions du Conseil scientifique ? Comment ne pas être fier de cette Victoire de la qualité du service public qui nous a été attribuée en 2014 ? Enfin, avoir le sentiment d’avoir servi avec engagement et passion l’accès, le maintien et l’accompagnement des personnes en situation de handicap vers et dans l’emploi. Je tiens à remercier toutes les personnes qui au sein du FIPHFP font avancer cette ambition : l’Établissement public, mais aussi le gestionnaire Caisse des dépôts, les délégués territoriaux handicap, le Comité national et l’ensemble des comités locaux mais aussi tous les partenaires de terrain. Mais gardons toute modestie, le chemin est encore long et des embûches restent à lever.
Nous avons appris à vivre ensemble, il nous faut désormais exister ensemble.