La ville de Colomiers est la première collectivité de Haute-Garonne à avoir conventionné avec le FIPHFP , en décembre 2008. Grâce aux actions développées depuis lors, notamment en matière d'information, de maintien dans l'emploi des travailleurs handicapés et de recours au secteur adapté, elle atteint un taux d'emploi de 6%. Zoom sur une collectivité dynamique et investie.
Un préalable : s'organiser en interne
Dans le cadre du lancement d'une charte du handicap au sein de la ville de Colomiers, réalisée en 2008 à destination de l'ensemble de la population, la mairie a souhaité également impliquer et sensibiliser ses 980 agents en mettant en place une convention avec le FIPHFP .
Le préalable à toute action : « s'organiser en interne de la Direction des Ressources Humaines pour être efficace », comme le souligne Claire-Aude Mazières, directrice adjointe des ressources humaines. Le choix a été fait de travailler en équipe de quatre personnes pour identifier et aider les travailleurs handicapés : la directrice adjointe des ressources humaines, un technicien Hygiène et Sécurité, le médecin du travail et une assistante sociale, équipe appuyée par la Direction de la communication interne.
Questionnaires, ateliers, théâtre et formation…
La première étape des actions développées dans ce cadre a concerné la réalisation d'un état des lieux et la sensibilisation des personnels. Un questionnaire à destination de l'ensemble des 980 agents a ainsi été diffusé, au 1er trimestre 2009, afin d'appréhender la perception du handicap. Les résultats ont intéressé tous les décideurs de la commune, comme l'indique Claire-Aude Mazières : « Nous avons obtenu un bon taux de retour des agents et avons pu nous rendre compte du travail à réaliser. Le handicap était bien souvent identifié comme lié à un fauteuil roulant ». A l'occasion des différentes éditions de la Semaine pour l'Emploi des Personnes Handicapées, des ateliers de sensibilisation (interprète en langue des signes, exercices sensoriels) et des interventions théâtrales dans l'ensemble des services ont donc été organisés. En 2010, deux actions de formation (recrutement et accueil de travailleurs handicapés) ont mobilisé, durant une journée et demie, une soixantaine d'encadrants (directeurs, chef de service, agents de maîtrise) et de recruteurs.
S'appuyer sur des partenaires pour le recrutement et le maintien dans l'emploi
La ville de Colomiers déploie sa politique en faveur de l'emploi des personnes handicapées, avec l'aide des acteurs locaux que sont Cap Emploi, le CNFPT ou encore le SAMETH . Ainsi à chaque publication de poste, la ville échange avec Cap Emploi afin d'étudier la possibilité de candidature de travailleurs handicapés. Concernant les agents en situation de reclassement, 8 à l'heure actuelle, un bilan professionnel est proposé par le CNFPT et un organisme privé. Le SAMETH intervient, de son côté, via le recours à des ergonomes, sur les questions de maintien dans l'emploi, notamment sur le cas actuel d'une ADSEM ayant des problèmes de dos et pour qui la ville étudie des solutions pour un maintien à son poste en école (possibilité de diminution du « port » des enfants, adaptation de certains matériels…).
Des actions à poursuivre au niveau local et national…
Comme l'indique Claire-Aude Mazières, à l'avenir : «Nous aimerions pouvoir aboutir sur le recrutement, mais nous n'avons pas forcément la main. Souvent, nous manquons de candidatures adéquates : soit parce que nous avons, en interne, des travailleurs handicapés en cours de reclassement disposant du même profil, soit parce que nous n'avons pas de candidature de personnes handicapées, formées et qualifiées correspondant à nos besoins». En matière de maintien dans l'emploi, des solutions adaptées doivent encore être élaborées : « Certaines problématiques pourraient être résolues par des dispositifs qui n'existent pas encore, ce qui éviterait des changements de poste non nécessaires, explique Claire-Aude Mazières. Par exemple, la prise en charge de la diminution du temps de travail. Nous avons ainsi le cas d'un agent pouvant assumer 70% de temps de travail sur son poste actuel. Un co-financement des 30% de salaire restant, par la collectivité et le FIPHFP , pourrait permettre de le maintenir en poste.»