Le Comité national est l’organe de gouvernance politique du FIPHFP . Quelques semaines après l’élection de sa nouvelle présidence, nous avons souhaité revenir sur son fonctionnement et ses missions au service de l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap. Christophe Roth et Jacques Zeitoun, nouveaux vice-Présidents du comité national, nous en donnent le mode d’emploi !
Un lieu de dialogue et de décisions politiques
Composé de 26 représentants des employeurs des trois fonctions publiques, des organisations représentatives du personnel et des associations œuvrant dans le champ du handicap, le Comité national du FIPHFP définit les orientations de la politique nationale du FIPHFP . Comme l’explique Jacques Zeitoun : Le Comité national est un lieu de dialogue, d’échange et d’acculturation des valeurs défendues au sein du Fonds. Nous avons parfois des avis divergents, mais qui aboutissent toujours à prendre des décisions communes. C’est également un lieu important pour s’imprégner des questions et du fonctionnement des employeurs publics, pour savoir de quelle manière ils envisagent les missions du Fonds et comment ils entendent participer au recrutement et au maintien dans l’emploi
.
Instance de gouvernance et lieu des décisions politique, l’action du Comité national doit s’inscrire dans l’esprit de la loi du 11 février 2005
, indique Christophe Roth.
Ses missions se déclinent, à mon sens, ainsi autour de 5 axes
:
- Favoriser le recrutement des personnes handicapées dans les trois versants de la Fonction publique ;
- S’assurer d’une véritable politique de maintien dans l’emploi tout au long de la carrière, quel que soit le grade, le corps, le ministère de tutelle ou l’administration de l’agent-e- ;
- Contribuer à l’accessibilité numérique des postes de travail en apportant une aide technique pour que les outils numériques soient une véritable opportunité pour les personnes en situation de handicap et ne constituent pas un obstacle à l’insertion professionnelle des travailleurs handicapés ;
- Valoriser l’apprentissage, cette mission a évolué au fil du temps. Elle est aujourd’hui un enjeu prioritaire ; c’est un des véritables tremplins vers un emploi pérenne ! L’apprentissage permet à 1 apprenti sur 3 d’être recruté au poste occupé dans son administration d’accueil.
- Soutenir la formation professionnelle et la sensibilisation des personnels, des cadres, des directions pour offrir une meilleure qualification et éviter les ruptures de carrières, notamment entre l’enseignement secondaire et le supérieur mais aussi entre le supérieur et le monde du travail."
Dans cette optique, le Comité national statue et suit les conventions signées avec les employeurs nationaux.
Un travail préparatoire essentiel mené en commissions
Quatre commissions (Interventions, Partenariats et Communication, Finances, Evaluation), composées de membres volontaires issus des 3 collèges du Comité national, travaillent en amont des séances de ce dernier. Chacune élit un rapporteur, qui présente ses travaux en comité national. Jacques Zeitoun décrit ainsi leur fonctionnement : Les commissions préparent les débats et proposent de soumettre – ou pas – une question en Comité national qui décide ensuite
. Leur travail de préparation est essentiel. C’est le fruit de débats ouverts qui permet d’amorcer et nourrir la gouvernance. Sans ces commissions, le Comité national perdrait en richesse et le sujet du handicap renvoie à l’humain. En ce sens, l’échange et les débats, l’écoute et l’analyse dans les différentes commissions permettent de confronter les avis des employeurs, des représentants des personnels et des associations
, complète Christophe Roth.
Les comités locaux, relais dans les territoires de la politique menée par le comité national
Une fois les décisions politiques votées en comité national, les comités locaux les déclinent dans les territoires, avec l’appui et l’animation des DTH . Un rouage essentiel que souligne Christophe Roth : Le travail des DTH est indispensable et efficace. Ils sont les ambassadeurs du Fonds, dans les régions, auprès des employeurs publics et permettent de décliner une politique de proximité au même titre que les Handi-Pactes qu’ils pilotent
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Des enjeux pour l’avenir
Quelques semaines après leur élection, les deux nouveaux vice-Présidents du FIPHFP nous livrent leur vision des enjeux d’avenir du Fonds et la contribution qu’ils souhaitent apporter pour favoriser l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap.
A mes yeux, l’objectif numéro 1 est de travailler dans une relation durable, apaisée avec une présidence unie, dans l’intérêt de la pérennisation du FIPHFP . C’est aussi œuvrer collectivement avec le Comité national « cœur des décisions politiques du FIPHFP » en respectant les trois collèges : employeurs, représentants du personnel, représentants des associations. Ensemble et à plusieurs, on est plus fort et on va plus loin !
Cette gouvernance est cruciale pour l’avenir du Fonds. Son bilan qualitatif et quantitatif est exceptionnel et le Comité national devra trouver les pistes les plus performantes pour s’adapter au contexte financier et à la transformation des métiers et de la Fonction publique. Nous entrons dans une nouvelle ère. Nous devons être tournés vers l’action. Trois axes me semblent fondamentaux : continuer d’agir pour le maintien dans l’emploi, s’adapter au niveau des évolutions numérique et de la conjoncture économique du Fonds et développer une politique de prévention efficiente et efficace avec une prise en compte de la discrimination, notamment celle dont souffrent les femmes en situation de handicap. L’humain, son potentiel et sa différence doivent être pris en compte pour respecter l’esprit de la loi du 11 février 2005, socle du FIPHFP
Le FIPHFP doit continuer de partager, diffuser ses valeurs et accompagner les agents en situation de handicap, mais aussi les employeurs qui souhaitent développer une politique inclusive volontariste. La question du handicap n’est pas seulement une question d’argent ou de taux de 6%, c’est avant tout un état d’esprit tourné vers l’action , la mobilisation collective, la dynamique générale et des valeurs.
Christophe Roth, vice-Président du FIPHFP
Il y a eu des avancées importantes. L’évolution du Fonds doit se poursuivre de façon à mieux accompagner les employeurs et les personnes en situation de handicap dans la formation et l’insertion professionnelle, sans rupture entre les différentes phases de vie : enseignement secondaire, enseignement supérieur, monde du travail. Le tout en prêtant une attention particulière aux personnes les plus éloignées de l’emploi. Nous devons également développer des politiques d’interventions précoces pour limiter les inaptitudes, à l’image de la période préparatoire au reclassement qui permet de découvrir d’autres métiers tout en conservant son traitement.
Jacques Zeitoun, vice-Président du FIPHFP