Gérer au mieux l’intégration d’un nouvel agent ou d’un nouvel apprenti nécessite d’accompagner son encadrement et son collectif de travail, de l’informer et de le former afin que tout se déroule pour le mieux. Zoom sur un dispositif qui fait ses preuves au Château de Versailles.
Un carnet de suivi pour accompagner tout au long du contrat
Établissement public, sous convention avec le FIPHFP , le Château de Versailles a mis en place depuis 4 ans un carnet de suivi pour faciliter l’intégration des nouveaux arrivants.
Co-élaboré, en lien avec un des référents handicap, un gestionnaire de carrière et le chef de service, ce carnet est personnalisé en fonction du poste occupé. Il suit la personne tout au long de son année de contrat (dans le cadre d’emplois réservés liés à l’article 27 de la loi de 2005) et est complété par le tuteur, le référent Handicap et le gestionnaire de carrière dans le cadre d’entretiens trimestriels. Il est enfin visé d’une part par l’agent, d’autre part par le chef de service et le DRH.
Il sert d’outil de liaison pour le suivi de la carrière.
Initialement utilisé pour des postes ouverts à la Direction de l’Accueil et de la Surveillance, dans le cadre d’emplois réservés (article 27), ce livret a été étendu, dès 2011 à tous les dispositifs de recrutement : emplois au titre l’art. 27, emplois réservés, emplois d’avenir.
Des tuteurs bénévoles et formés
Actuellement, le tutorat d’un nouvel arrivant en situation de handicap est souvent assuré par son N+1. Au sein du Château de Versailles, ce tutorat s’effectue sur la base du volontariat. Une formation de tuteur généraliste est alors dispensée, avec un zoom plus spécifique sur le handicap. Au sein de l’établissement, environ 30 personnes sont formées sur le tutorat (sur 900 personnes).
Cette formation sera prochainement dispensée en interne, par deux personnes de la Direction des Ressources Humaines formée à la formation de formateur, plutôt que par un prestataire. Là encore, ces deux agents (une référente handicap et un gestionnaire de carrière) sont des volontaires.
Un dispositif qui semble porter ses fruits tant auprès des agents, qu’auprès des tuteurs. Comme l’explique Ronan Boulesteix, responsable de projet RH au sein du Château de Versailles : « Le retour des agents et des tuteurs est globalement positif. Les premiers se sentent vraiment accompagnés dans l’organisation de leur mission et dans leur intégration. Nous allons au-delà des obligations réglementaires, notamment en matière d’aménagement de poste. Notre médecin de prévention interne identifie, en amont de l’arrivée de la personne, ses éventuels besoins d’aménagement de poste pour pouvoir les mettre en œuvre. Cela limite le stress lié à l’arrivée dans un nouvel établissement.
Les résultats sont là avec plus de 85% de titularisation sur les contrats et seulement 2 échecs sur ces 5 dernières années.
Pour les tuteurs, le retour est également positif : ils se repositionnent d’année en année pour renouveler l’expérience et sont très impliqués. Nous souhaitons d’ailleurs les mettre en réseau et les faire intervenir auprès des personnels ».
Ce dispositif probant a été ouvert aux emplois d’avenir et plus largement à la diversité. Dans cette optique, le Château de Versailles a mis en place un dispositif de parrainage. Son principe : faire accompagner des demandeurs d’emploi, éloignés de l’emploi et/ou en situation de handicap, sur un temps donné, par un manager de l’établissement pour améliorer leurs entretiens d’embauche et ouvrir le réseau professionnel avec une idée commune : favoriser l’accès à l’emploi.
En matière de handicap, le bilan des actions menées ces dernières années est positif, comme le confirme Ronan Boulesteix : « Au départ, nous recrutions simplement des agents d’accueil. Aujourd’hui, des postes de catégorie B, de catégorie A et des postes plus techniques sont ouverts. On retrouve, au sein du Château de Versailles, la même répartition, entre les catégories de poste, pour les agents en situation de handicap et le reste du personnel. Ils sont intégrés dans toutes les directions, sur tous les profils de poste.
Le défi que nous devons relever est celui de l’apprentissage, que nous ne devons pas uniquement envisager au niveau infrabac, sur des métiers manuels. Il faut que cela s’ancre aussi dans les mœurs pour les bac+5, sur des métiers support notamment ».