A travers la dynamique portée par l’obtention du label « Accessiweb Or », le FIPHFP ambitionne de transmettre son savoir-faire en matière d’accessibilité numérique, afin de répondre aux besoins des acteurs publics et d’être exemplaire dans le champ du numérique. Cette volonté s’illustre notamment par la convention signée en septembre 2013 avec le CNED (Centre National d’Enseignement à Distance).
Cette convention est dédiée tant aux professeurs qu’aux apprenants, et reflète, pour l’organisme de formation à distance, la concrétisation de nombreux projets en faveur d’une accessibilité numérique optimum au service de tous.
Le CNED est aujourd’hui l’un des employeurs publics les plus accessibles de France puisqu’il accueille plus de 1 000 enseignants en situation de handicap. C’est donc tout naturellement que l’institution a souhaité favoriser et promouvoir l’accessibilité numérique pour l’ensemble des agents et apprenants qu’elle regroupe. C’est suite à une rencontre avec le FIPHFP que ce projet est né.
Le CNED, à travers cette convention partenariale, va pouvoir disposer d’ici fin 2016 d’un niveau d’accessibilité raisonné et mesuré techniquement par les référentiels nationaux pour l’ensemble de ses nouveaux produits de formation. Tous nos apprenants et enseignants pourront ainsi bénéficier de ressources pédagogiques et de services éducatifs adaptés et accessibles à tous, en ligne : environnement numérique de travail personnalisé (E.N.T.), documents et applications Web conçus pour les lecteurs d’écran par synthèse vocale, alternatives textuelles aux médias visuels ou sonores, ergonomie adaptable, etc.
Jean Millerat, Directeur de l'Innovation au sein du CNED
La convention entre le FIPHFP et le CNED a permis de conduire simultanément 10 projets d’investissement, qui induisent de profonds changements dans le catalogue de formation de l’établissement et surtout dans les façons d’enseigner et d’apprendre avec le numérique: « Le CNED doit pouvoir offrir une formation accessible à tous, tant enseignants qu’élèves, étudiants ou stagiaires, et ce, quelle que soient les situations de handicap. Cette accessibilité numérique maximale est indispensable pour réussir la relation pédagogique entre apprenants et enseignants et donc pour réussir les apprentissages
», ajoute Jean Millerat.
Les objectifs et avantages pour le corps enseignant sont multiples :
- proposer de nouvelles manières d’enseigner avec le numérique et être précurseur par rapport au système d’enseignement traditionnel,
- recréer une véritable communauté professionnelle au sein du CNED mais également avec les apprenants à travers l’usage de réseaux sociaux pédagogiques,
- mais aussi et surtout maintenir dans l’emploi public des personnes en situation de handicap à travers l’innovation numérique et la création de nouveaux métiers liés au numérique.
Le CNED investit dans des ordinateurs portables, tablettes et dans une infrastructure unifiée de messagerie afin que les enseignants soient connectés en permanence entre eux et avec les apprenants. Au-delà de la correction en ligne des copies de nos inscrits, cela permet de créer une communauté professionnelle interne afin que les enseignants, qui travaillent souvent depuis leur domicile, ne se sentent pas isolés et puissent au contraire progresser et partager, à travers les différents échanges, les meilleures pratiques liées à la techno-pédagogie.
Jean Millerat, Directeur de l'Innovation au sein du CNED
Du côté des élèves, les enjeux sont forts en termes d’accompagnement personnalisé et adapté selon la situation de handicap. Selon le CNED , « aucun obstacle ne doit empêcher l’accès à la formation ou à l’apprentissage
» quelles que soit les conditions d’apprentissage choisies : à domicile, en déplacement à l’étranger ou en entreprise, dans le cadre d’une reconversion professionnelle par exemple. Chaque apprenant doit pouvoir bénéficier de la formation qu’il souhaite de façon la plus adaptée à sa situation : déficience visuelle ou auditive, difficultés de lecture, dyslexie, ou tout autre trouble cognitif spécifique. « 2 à 11% des enfants connaissent des troubles cognitifs spécifiques. Un élève dyspraxique connaît des difficultés de lecture de documents et devra bénéficier de supports de cours personnalisés en fonction de sa perception, différente de chaque autre élève dyspraxique. A travers la convention signée avec le FIPHFP , le CNED a pu développer un logiciel qui permet de transformer à échelle industrielle les documents pédagogiques en versions numériques personnalisées selon le handicap connu par l’élève.
»
Autre exemple de solution développée par le CNED , la mise en œuvre du service « Canal Autisme ». Ce nouvel outil est dédié aux enseignants, aux auxiliaires de vie scolaire et aux professionnels de santé, mais également ouvert aux parents. Une plateforme Web de formation permet de découvrir et de s’approprier les méthodes éducatives et développementales nécessaires pour mieux inclure les personnes souffrant de troubles autistiques, pour compenser ou contourner certaines difficultés d’expression verbale par exemple.
Il s’agit d’une solution numérique complémentaire à la formation traditionnelle des agents concernés par l’autisme dans la fonction publique. L’objectif est de changer le regard enseignant et médical sur l’autisme, avec des nouvelles méthodes de prise en charge pour contribuer ainsi à une meilleure inclusion des élèves et leur permettre, à terme, un meilleur accès à l’emploi dans la fonction publique ou le secteur privé.
Jean Millerat, Directeur de l'Innovation au sein du CNED
Durant les trois ans de la convention, l’ensemble des ingénieurs pédagogiques et concepteurs éditoriaux du CNED sont formés à la mise en conformité progressive des 1600 produits de formation proposés au catalogue.
Pour ce faire, des équipes projets sont mobilisées sur les 8 sites du CNED partout en France afin de conduire des sessions de formation internes. Ces formations sont menées par des experts de l’EIFAD (Ecole d’Ingénierie de la Formation à Distance) qui accompagnent ces 200 chefs de projets, ingénieurs pédagogiques et concepteurs éditoriaux, afin de les rendre autonomes et de leur apporter les compétences nécessaires en matière d’accessibilité numérique.