Tous les employeurs publics n’ont pas forcément les moyens, ni les besoins de disposer de leur propre référent handicap. La fonction de référent handicap mutualisé entre plusieurs structures se développe depuis plusieurs mois, notamment dans la fonction publique hospitalière.
Cette approche permet de favoriser l’accompagnement des établissements publics de santé en matière d’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap. La mise en place de groupement hospitalier de territoire (GHT ) a notamment favorisé l’apparition de référent handicap commun (RHM ) à l’ensemble du groupement, à l’image de Françoise Bitoun, Responsable handicap au sein du GHT Grand Paris Nord-Est.
Une référente handicap pour trois établissements de santé
En direction commune depuis septembre 2018, le GHT Grand Paris Nord-Est dispose, depuis le 1er avril dernier, d’une référente handicap mutualisée pour ses établissements d’Aulnay, de Montfermeil et de Montreuil. Précédemment en poste au sein de ce dernier site – qui était le seul à disposer d’un référent handicap, Françoise Bitoun intervient désormais au cœur des 3 établissements.
Sa mission : définir et déployer une politique handicap sur les trois hôpitaux, avec une forte problématique liée au maintien dans l’emploi. Après avoir défini et validé avec la direction du GHT la politique handicap, un travail d’explication a été menée avec les instances des 3 établissements.
Un groupe de travail « Maintien dans l’emploi » a également été constitué au sein du GHT . Il réunit référente handicap, ergonome, médecins du travail, psychologues du travail, référent RH , responsable formation et assistantes sociales. Au-delà des travaux menés en instance ou en groupe de travail, il est également primordial d’être sur le terrain, au plus près des agents. Ce que souligne Françoise Bitoun : I l est important d’aller au-devant des agents, dans les services, en leur donnant de la documentation et en échangeant avec eux. Il faut leur parler du FIPHFP et des actions potentielles qu’il est possible de mettre en place. C’est une action au long cours, démarré en mai dernier. L’idée est de faire un recensement des besoins des personnes et des services pour préparer au mieux notre convention GHT avec le FIPHFP (signature prévue fin 2019/ début 2020). C’est un travail très productif et très important à la fois pour les agents et pour le GHT afin de cibler des actions légitimes. Insuffler une culture d’établissement, donner de la légitimité à chacun, avoir le sens de l’écoute pour agir, et faire vivre le lien social sont notre raison éthique d’exercice professionnel
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Des missions polyvalentes au service de l’insertion et du maintien dans l’emploi
Être référent handicap mutualisé entre trois établissements nécessite forcément d’être bien organisé ! J'organise mon planning avec les collègues des autres établissements (ergonome à Aulnay, personne en charge de la gestion du risque au travail à Montfermeil). Chaque semaine, une journée dédiée à chaque établissement pour rencontrer les agents dans les services. Je planifie également mon emploi du temps en fonction des réunions et des instances de chaque établissement (2 par établissements : CHSCT et comité technique d’établissement), ainsi que la conférence territoriale du dialogue social
. La politique handicap a ainsi été présentée aux sept instances en juin et les propositions spécifiques relatives au maintien dans l’emploi le seront sur les mois de septembre et octobre. Cela permet de passer un message important aux organisations syndicales
, souligne Françoise Bitoun : La déclinaison de cette politique va se faire avec eux : ils seront force de proposition et, par voie de conséquence, acteurs du maintien dans l’emploi des agents. Ils feront partie du comité GHT de maintien dans l’emploi
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Au quotidien, cette mutualisation sur plusieurs hôpitaux présente, pour la responsable handicap du GHT Grand Paris Nord-Est, nettement plus d’avantages que de contraintes : La création de ce poste m’a permis de découvrir deux établissements que je ne connaissais pas, d’avoir de nouveaux collègues. C’est réellement enrichissant et ouvre le champ des possibles. Je suis ravie de travailler en équipe, d’échanger avec les autres, cela correspond à ma personnalité.
Le plus compliqué a été de ne pas connaître les deux nouveaux établissements au départ. Cela demande forcément du temps pour appréhender leur fonctionnement et leurs spécificités.
Il faut cependant arrêter de penser que la distance, le fait que l’on ne soit pas sur le même site géographique soit un obstacle. Cela fonctionne ainsi dans les entreprises privées et au sein des ministères par exemple depuis longtemps. Je ne le vis absolument pas comme une contrainte. Il faut juste appréhender le GHT comme un grand établissement, avec trois sites différents. Ce qui est important, c’est de partager, sur un sujet donné, les mêmes valeurs pour faire avancer les projets au service de ceux qui vivent des contraintes spécifiques dans l’exercice de leurs métiers
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