Vivre FM, association œuvrant depuis vingt pour la remobilisation professionnelle des personnes en situation de handicap psychique et radio éponyme, sera l’invitée du Club France à l’occasion des Jeux Paralympiques qui se déroulent du 28 août au 8 septembre prochain. Rencontre avec Frédéric Cloteaux, directeur de Vivre FM depuis 2016, qui nous présente ce dispositif !
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur Vivre FM ?
Vivre FM est une association qui intègre une radio et un centre de remobilisation professionnelle pour les personnes handicapées psychiques. Elle regroupe 50 personnes dont des bénévoles, des services civiques et des salariés. Notre radio apporte des solutions aux personnes et aux entreprises et est, elle-même, une solution car la moitié de nos collaborateurs sont en situation de handicap invisible.
Nous proposons 4800 heures de programmes annuels : témoignages, informations, humour, musique, reportages sportifs…. Nous souhaitons être la radio de toutes les différences. C’est pourquoi, nous invitons sur nos ondes des personnalités très connues que nous interpellons sur les sujets du handicap, mais aussi d’illustres inconnus à qui l’on ne donne pas la parole ailleurs. Cela donne des interviews innovantes et inspirantes.
Comment la radio sera-t-elle présente à l’occasion des Jeux Paralympiques ?
Vivre FM ne fait pas partie des médias officiels des Jeux. Nous avons toutefois été contactés par le Club de France, pour rejoindre leurs installations implantées à la Grande Halle de la Villette. Nous y déploierons un studio radio de 15m2 dans lequel une dizaine de membres de l’association seront présents en permanence en direct et à travers des émissions enregistrées.
En effet, depuis septembre 2023, Vivre FM propose une émission hebdomadaire sur les Jeux Paralympiques afin de faire découvrir ces derniers.
Nous avons ainsi reçu des fédérations, des sportifs, des entraineurs et des personnes qui travaillent en coulisses… Lors des Jeux, nous proposerons 2 à 3h de direct chaque jour (en fonction de la venue des athlètes) depuis le Club France, depuis d’autres studios et grâce à des moyens techniques mobiles au sein du Club France.
Nos équipes disposent également d’accréditations pour les différents sites paralympiques afin de couvrir les disciplines sur le terrain.
En quoi consiste votre partenariat avec le FIPHFP à cette occasion ?
Afin de financer notre présence au Club France tout au long des jeux, nous avons cherché des partenaires avec qui nous avions des liens privilégiés. Ils sont au nombre de trois : le FIPHFP, la Mutuelle Intégrance et la société Okeenea.
Ces partenaires disposeront non seulement de visibilité (à travers des interviews qui s’accompagneront de podcasts), d’une association aux sujets à l’antenne, mais aussi de la possibilité d’accueillir des invités au Club France pour leur permettre de vivre la vie d’un journaliste olympique et d’être, s’ils le souhaitent, à l’antenne avec les athlètes.
Que portent les Jeux Paralympiques en termes de changement de regard sur le handicap et d’héritage pour l’avenir ?
Ils sont tout d’abord techniquement le vecteur de nombreuses améliorations en matière d’accessibilité, même si nous aurions pu aller plus loin en matière d’accessibilité du métro notamment. Certains aménagements, notamment dans les enceintes sportives, vont être durables et d’autres vont servir d’expérimentation.
Concernant le changement de regard, tout dépendra des performances. S’il y a des médailles importantes des athlètes français sur des disciplines attendues, cela pourra contribuer à changer le regard. Il est toutefois un peu dommage que la date de ces Jeux soit positionnée à la rentrée, lorsque les Français reprendront le travail et auront moins le loisir de se déplacer.
Finalement, cela laissera du bon quoi qu’il arrive. De nombreuses images seront diffusées, de belles images : il y a vraiment un truc en plus à voir quelqu’un pratiquer le handisport à ce niveau-là.
Qu’attendez-vous de ces Jeux ?
Pour l’association, nous espérons que l’audience sera au rendez-vous et qu’elle découvrira ainsi des compétiteurs et des compétitions. Nous souhaitons contribuer à changer le regard des gens.
J’espère également qu’il y aura un effet bénéfique sur la pratique sportive et handisportive. Beaucoup de personnes s’autocensurent. Beaucoup de clubs n’osent pas mettre en place des sections handisport. Beaucoup d’entraineurs ne se lancent pas. Les Jeux peuvent montrer que rien n’est impossible. J’espère qu’ils vont inciter de nombreuses personnes en situation de handicap à aller frapper à la porte d’un club et à se renseigner auprès des différentes fédérations. Nous souhaitons amplifier ce mouvement.