Le 24 avril 2025, s’est tenue à l’Espace Tamarun à la Saline-les-Bains, la matinée Rez’Ho du Handi-Pacte du FIPHFp de La Réunion-Mayotte dédiée aux troubles DYS et aux outils numériques de compensation.
Cette matinée a rassemblé une vingtaine de participants composée de Référents handicap, de professionnels et d’acteurs associatifs. Malheureusement la crise sanitaire du Chikungunya a privé nombre d’inscrits de cet atelier.
Une demi-journée riche en échanges, témoignages et partages de solutions concrètes, pour mieux comprendre les troubles neurodéveloppementaux (TND) et favoriser une inclusion réelle dans les organisations.
Troubles DYS : de quoi parle-t-on ?
En première partie, un inspecteur de l’Académie de La Réunion en charge de l’école inclusive, José Remondière, a rappelé les grandes lignes des troubles neurodéveloppementaux selon le DSM-5 : Ce sont des difficultés précoces et durables qui impactent la vie scolaire, sociale, personnelle et professionnelle. Ces troubles ne sont ni un déficit intellectuel, ni un trouble sensoriel, ni une incapacité physique, mais bien des difficultés à automatiser certaines tâches cognitives essentielles. Il est important de diagnostiquer le plus précocement possible via a un réseau d’acteurs médico-sociaux bien sensibilisés dans le milieu scolaire.
Nous avons eu ensuite l’intervention croisée d’une neuropsychologue et d’une ergothérapeute qui nous ont décrypté les différents types de troubles et montré les obstacles qu’ils engendrent au quotidien :
- Dyslexie, dysorthographie (ou troubles du langage écrit)
- Dyscalculie, dysgraphie
- Dyspraxie (ou trouble du développement de la coordination)
- Dysphasie (ou trouble du langage oral)
- TDAH ou trouble du déficit d’attention avec ou sans hyperactivité
- Et autres troubles associés comme les tics ou le syndrome Gilles de la Tourette
L’enjeu est de reconnaître très tôt ces profils souvent invisibles, mais bien réels, pour adapter les parcours de formation et les environnements de travail.
Passer à l’action : inclure et compenser
En deuxième partie de notre matinée, nous avons convié des experts de deux associations : l’IRSAM/Case DV, prestataire des appuis spécifiques sur les TND et DYS Services pour présenter des outils pratiques et les modes d'accompagnement proposés aux employeurs publics :
- Outils numériques de compensation (ex : logiciels de lecture vocale, correcteurs orthographiques, clés USB personnalisées)
- Adaptations organisationnelles (rôle de l’environnement bienveillant, allègement des distracteurs, clarté des consignes)
- Valorisation des compétences et reconnaissance de la fatigue accrue liée à ces troubles
Ces propositions visent à favoriser une inclusion durable en milieu professionnel, en tenant compte des besoins spécifiques et des forces des personnes concernées.
Quand l’art devient langage, le handicap trouve sa voix.
Un moment fort de la matinée a été l’interlude artistique proposée par Nadia Lacaille, sophrologue, avec sa performance théâtrale intitulée « À part être », illustrant le chemin personnel d’une neuro-atypique vers l’acceptation et la valorisation de ses singularités.
Car, pour finir, ce que cette matinée nous enseigne, c’est que…
On n’EST pas handicapé, on A un handicap, tout comme on a un petit truc en plus !
Un changement de regard qui transforme non seulement les pratiques professionnelles, mais aussi les relations humaines.
