Le FIPHFP a animé, jeudi 10 mars, à l’EREA d’Ajaccio, un groupe de travail consacré aux maladies chroniques évolutives (MCE ).
Animée par François Le Saux - Mari, chef de projet Handi-Pacte Corse, cette rencontre a été l’occasion pour la quinzaine de participants (employeurs publics et partenaires de l’intégration, du maintien dans l’emploi et de la formation) de faire le point sur ces pathologies très diverses et d’échanger sur les pratiques d’accompagnement.
Des maladies qui touchent près de 20% de la population
Les maladies chroniques évolutives recouvrent des pathologies très diverses : cancer, diabète, sclérose en plaques, maladies cardio-vasculaires, maladies psychiques, sida…Elles se caractérisent par des épisodes plus ou moins longs, avec des évolutions plus ou moins favorables.
Avec près de 20% de la population française concernée, les maladies chroniques évolutives (MCE) concernent un nombre croissant de travailleurs et leur impact sur l’emploi est donc un sujet de gestion RH pour les organisations.
L’objectif de ce webinaire était triple :
- Comprendre ce que sont les MCE, leur impact sur la vie des collaborateurs et surtout leurs conséquences dans l’emploi
- Échanger sur les techniques d’accompagnement, de maintien dans l’emploi et les compensations permettant la prise en compte de leurs besoins spécifiques et l’amélioration de leur qualité de vie au travail
- Rencontrer des acteurs agissant dans le champ de l’accompagnement des personnes atteintes de MCE
Des témoignages de terrain pour mieux accompagner les agents
Après une introduction du Handi-Pacte Corse mêlant apports théoriques, quizz de sensibilisation et une brève étude de cas, plusieurs intervenants ont répondu présents pour venir témoigner et parler de leur pratique lors d’une table ronde dont notamment :
- Nathalie Paoletti, Directrice de l’association des diabétiques de Corse, qui est venue illustrer le vécu des personnes atteintes de MCE par l’exemple du diabète, les mesures de compensation qui pouvaient être mises en place pour soutenir les personnes dans l’emploi et la nécessité de réapprendre à conduire sa vie avec les impératifs de la maladie.
- Dominique Andréani, présidente de l’UNAFAM (Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques) a détaillé les spécificités inhérentes au handicap psychique, notamment les nombreuses représentations négatives à son propos et les possibilités d’accompagnement des personnes pour qu'elles puissent travailler sereinement et utiliser pleinement leur faculté intellectuelle, qui, on le rappelle, ne sont pas atteintes par la maladie.
- Anne-Laure Bresson, Directrice des ESAT de l’Adapei de Corse du Sud, a présenté ses structures et plus largement le secteur protégé et adapté, en rappelant son rôle d'accompagnement vers l’emploi car il offre un espace propice de réentrainement au travail, de remobilisation de ses compétences et de son image de soi, et aussi son rôle de tremplin vers le milieu ordinaire, un axe qui ne cessera de se développer dans les années à venir.
- Le docteur Els Driesens du Service interentreprises de santé au travail de Corse-du-Sud (SIST 2A) a rappelé le rôle essentiel du médecin dans tout processus de maintien ou d’accès à l’emploi, en tant que coordonnateur des nombreux acteurs qui peuvent s'agréger dans une démarche pluridisciplinaire, mais aussi comme décodeur des conséquences du handicap sur le poste.
- Pasquale Chilotti de l’association A Murza, porteuse de Cap Emploi en Corse, qui a présenté un dispositif expérimental et innovant d’accompagnement des personnes atteintes de MCE afin de prévenir leur désinsertion professionnelle ou de les accompagner dans une transition et/ou un nouvel emploi. Un accompagnement qui se veut très pratique sur le plan professionnel, mais aussi psychologique et mobilisant des techniques de coaching efficaces.